Comme l’annonce notamment le Groupe vendéen d’Etudes préhistoriques (GVEP), deux intéressantes conférences concernant le mégalithisme sont programmées dans les prochains mois à La Roche-sur-Yon.
Et plus précisément au Pôle associatif, 71 Bd Aristide Briand, premier étage, porte F, salle 13. Pour plus de renseignements : GVEP, courriel : gvep@gvep.fr; Tel / Répondeur : 06 12 10 08 74 ; Adresse postale : GVEP, 9 impasse Callot, 85000 La Roche-sur-Yon.
On trouvera ci-dessous les présentations des deux conférences telles que proposées sur le site du GCEP.
Mardi 2 février 2016
Technologie des premières architectures en pierre (Ve-IVe millénaire av. notre ère)
par Emmanuel MENS, (Archéologue – UMR Toulouse)
L'approche technologique a pour objectif d'explorer le système technique dédié à la production de « grandes pierres » des mégalithes atlantiques. Toute la chaîne opératoire est auscultée, depuis les techniques d'acquisition, jusqu'aux formes de transformation et d'utilisation de la pierre. Il apparaît que le niveau de transformation des monolithes est extrêmement variable. Souvent vierges de tout aménagement, les parois rocheuses subissent parfois un très haut niveau de transformation, à l'image des monuments de type angoumoisin. Les études menées sur ces monuments dans la région de Ruffec (Charente) montrent une forte tradition technique et l'existence très probable d'ateliers de spécialistes, en mesure de transmettre ce savoir-faire. Un des points marquant de l'étude est d'avoir démontré qu'une chambre funéraire est en grande partie le fruit du démontage d'une précédente chambre. Un dolmen a bel et bien été recyclé dans un autre dolmen. Les premières pistes d'interprétation de ce réemploi seront évoquées.
Mardi 8 mars 2016
Nouveau regard sur les architectures mégalithiques dans l'Ouest de la France
par Florian COUSSEAU (Archéologue - UMR Rennes)
Les campagnes, menées par Luc Laporte (directeur de la thèse en cours), Roger Joussaume et Chris Scarre sur le tumulus C de Péré à Prissé-la-Charrière (Deux-Sèvres) ont montré qu'une lecture approfondie de ces masses était possible et révélait de précieuses informations. L'étude des élévations, avec une méthodologie adéquate, était la clef de cette nouvelle lecture. Les archéologues des périodes historiques ont développé, depuis les années 1980, une
méthodologie nommée « archéologie du bâti ». L'expérience positive sur le monument de Prissé-la-Charrière a montré l'intérêt d'étendre cette lecture à de nouveaux monuments.
Deux sites qui se trouvent dans le Finistère nord ont fait l'objet de cette nouvelle lecture architecturale : Barnenez à Plouezoc'h et Carn à Ploudalmezeau, fouillés dans les années 1950-60 par P.-R. Giot. Plusieurs campagnes de terrain, menées sur ces deux monuments, ont permis une étude intégrale de ces derniers, grâce à l'archéologie du bâti et l'utilisation des données 3D.
Les résultats sont multiples et se rapportent tant à la compréhension des architectures mégalithiques, aux bâtisseurs qui les ont construites, qu'aux sociétés qui les ont utilisées. Cette nouvelle lecture met au jour tous les cycles de construction du monument. Au travers de ceux-ci, certains gestes particuliers peuvent être observés qui montrent la qualité technique des bâtisseurs et leur maîtrise des règles architectoniques. L'étude des voûtes en encorbellement a été un point important de ces travaux. Il est possible d'observer ce type de voûtes encore construit de nos jours avec des techniques proches de celles du Néolithique. Le regard de ces bâtisseurs contemporains a été d'une grande aide pour la compréhension de certaines observations faites sur le terrain.
Cette communication exposera donc cette nouvelle lecture des architectures mégalithiques montrant toute la complexité de celles-ci et, d'autre part, que les bâtisseurs avaient de vraies compétences techniques.