Le Bulletin de la Société préhistorique française propose dans son tome 115, n° 2, d'avril-juin 2018, p. 239-308, un article très intéressant de Dominique Sellier intitulé « Formes d'érosion prémégalithiques et postmégalithiques sur les menhirs de calcaire du causse Méjean (Lozère) ».
En voici le résumé tel que proposé dans l'article :
« Les mégalithes portent des marques d’érosion antérieures à leur construction, lorsqu’ils proviennent de blocs rocheux initialement situés à l’affleurement, et des marques d’érosion postérieures à leur élévation, organisées à partir de leur sommet. Les premières sont des formes prémégalithiques (vasques latérales, rainures,…) et renseignent sur l’origine des blocs utilisés comme mégalithes. Les secondes sont des formes postmégalithiques (vasques sommitales, sillons, lapiés…) et renseignent sur les modalités et sur la vitesse de l’érosion au cours des derniers millénaires, l’édification du monument servant en l’occurrence de marqueur chronologique. Le causse Méjean comprend des menhirs de calcaire dont les marques d’érosion ont été examinées selon une méthode appliquée par ailleurs sur des mégalithes de granite ou de schiste. Cette méthode comprend quatre niveaux d’analyse relatifs à la forme générale des blocs utilisés comme menhirs, à la morphologie des pans (notamment des faces d’affleurement et des faces d’arrachement), à la caractérisation des formes prémégalithiques ou postmégalithiques et aux états de surface des menhirs. Elle s’applique ici à des formes d’origine karstique ou périglaciaire. Elle contribue à illustrer l’intérêt d’une double approche, archéologique et géomorphologique dans l’étude des mégalithes ».