Mis à jour le 17.10.2016

« Les sépultures collectives du Néolithique récent-final de Val-de-Reuil et Porte-Joie »

Icône actu internationale La série Etudes et Recherches archéologiques de l’Université de Liège puble, avec son n° 123, une monographie intitulée Les sépultures collectives du Néolithique récent-final de Val-de-Reuil et Porte-Joie (Eure-Normandie). Cet ouvrage est édité sous la direction de Cyrille Billard, Mark Guillon & Guy Verron (2010, 404 p. ISBN 978-2-930495-08-8).

Cinq sépultures collectives néolithiques rapprochées ont été mises au jour de 1966 à 1993 au cours de l’exploitation d’une carrière de granulats, dans la Boucle du Vaudreuil (Eure). Elles correspondent à des allées sépulcrales, mégalithiques ou non, dont l’utilisation couvre le Néolithique récent-final et la culture des gobelets campaniformes.

La Sépulture 1 de Porte-Joie est une grande allée sépulcrale probablement non mégalithique, de 13 m de longueur pour 2 m de largeur, fouillée de 1966 à 1968. Elle comporte les restes de 73 individus, en grande partie concentrés sur une surface d’environ 4 m², qui est la seule à avoir livré des ensembles osseux en connexion anatomique.

La Fosse XIV de Porte-Joie correspond à une allée sépulcrale mégalithique de 15 m de longueur pour 3 m de largeur, associée à plusieurs occupations postérieures

La sépulture des Varennes à Val-de-Reuil est une grande allée sépulcrale non mégalithique d’environ 14 m de longueur pour une largeur de 3 m, ayant livré les restes d’au moins 30 individus, avec une proportion relativement importante d’ensembles osseux en connexion anatomique.

La sépulture collective de Beausoleil 3 correspond à une fosse sépulcrale seulement reconnue au travers de quelques fenêtres de sondage .

La sépulture de la Butte Saint-Cyr, sans doute la plus complexe de cet ensemble, est une allée sépulcrale mégalithique de 12 m de long sur 3 m de large, ayant livré les restes d’un minimum de 109 individus.

Le monument mégalithique de la Butte Saint-Cyr est englobé durant le haut Moyen Âge dans un cimetière associé à un village ; accueillant dans les premiers temps (deuxième moitié du VIIe s.) deux tombes privilégiées, il est affecté de dégradations au cours du IXe s. et certains blocs sont réutilisés lors d’une campagne d’agrandissement de l’église. Les inhumations vont se succéder à l’emplacement de la sépulture néolithique jusqu’à l’abandon du cimetière médiéval.

La chronologie des monuments montre une même phase de construction, soit les derniers siècles du IVe millénaire, avec un intervalle commun situé entre 3300 et 3100 av. J.-C. Le mobilier plus récent suggère une utilisation continue des caveaux durant le Néolithique récent et le Néolithique final (en particulier, complexe Gord-Artenac, céramique de type Conguel). Les dépôts les plus tardifs sont clairement rattachés au complexe campaniforme, excepté pour la sépulture des Varennes. La chronologie radiocarbone sur os humain montre une pleine utilisation funéraire des monuments au Néolithique récent, jusqu’aux XXIXe-XXVIIIe siècles.