Mis à jour le 17.10.2016

Le site de Wéris II

Position de Wéris 2 sur la carte. Échelle.
Vue du site de Wéris II depuis l'ouest.

Vue du site de Wéris II depuis l'ouest. On distingue clairement que le monument a été érigé dans une fosse.

L’allée couverte

L'allée couverte sud ou Wéris II ou encore dolmen d'Oppagne a été découverte fortuitement au printemps 1888 par les fils de l'exploitant agricole puis dégagée par A. Charneux.

Extrait d'une aquarelle du monument publiée en 1888.

Extrait d'une aquarelle du monument publiée l'année de sa découverte (1888). On distingue la collinne du Thier-de-Sel à l'arrière-plan.

Vers 1889 ou 1990, la chambre sépulcrale est vidée par A. Orban tandis qu'en 1906, de vastes fouilles sont réalisées par A. de Loë et E. Rahir. Enfin, en 1996 et 1997, la Direction de l’Archéologie du Ministère de la Région wallonne procède à une vaste fouille puis à la restauration du site.

L'allée couverte a été édifiée dans une tranchée d'implantation creusée transversalement par rapport à la pente du terrain. L'axe principal du monument est orienté à peu près du nord-est au sud-ouest, avec l'ouverture au nord-est. Sa longueur maximale après restauration est de 11 m 20 et sa largeur maximale de 4 m 55, sans le menhir redressé à sa droite.

Le monument dans sa tranchée d'implantation.

Le monument vu depuis le sud. On distingue clairement la tranchée d'implantation.

Une douzaine de blocs, presque tous effondrés, occupaient le vestibule. Cette zone, les fouilles récentes l'ont montré, était plus longue qu'à Wéris I ; elle était délimitée par deux piliers de chaque côté. Une dalle d'entrée posée de chant, avec ouverture aménagée par bouchardage en U ouvert vers le bas, la sépare de la chambre proprement dite. Le piédroit oriental de cette dalle d'entrée était posé sur une dalle de seuil disposée horizontalement et l'occidental sur un radier de blocaille. Comme à Wéris I, le vestibule était occupé par deux dalles couchées. Une petite fosse recouverte par un dallette de poudingue marquait le fond du vestibule, sous le radier. Elle contenait seulement quelques esquilles osseuses.

Plan de l'allée couverte.

Plan de l'allée couverte.

De forme rectangulaire, la chambre est limitée par deux piliers de chaque côté et surmontée par trois dalles de couverture. Elle mesure 5 m de longueur, 1 m de largeur près du chevet et 1 m 80 de largeur maximale près de l'entrée. Son sol a été dallé à l'aide de plaquettes de grès et de psammite. Elle est basse : de 70 à 90 cm entre le dallage et les dalles de couverture, selon les endroits. Des murets de pierres sèches conservés sous la forme d'amas de blocaille bouchaient les intervalles entre les piliers. Le chevet de la chambre est fermé par une dalle placée de chant perpendiculairement aux deux piliers arrières.

Un chemin dallé de plaquettes de grès et de calcaire court tout au long du côté extérieur gauche de l'allée couverte, juste au-dessus des quelques blocs de pierre qui remplissaient le fond de la partie latérale de la tranchée d'implantation. La présence d'un tel aménagement, quasi à la base des piliers du vestibule et de la chambre, à peine un peu plus haut que le dallage interne, semble indiquer que le monument était destiné à être vu, au moins au début de son utilisation.

Vue aérienne de l'allée couverte.

Vue aérienne de l'allée couverte au début des fouilles 1996-97.

Comme à Wéris I, une grosse dalle de poudingue jouxte l'extérieur du chevet ; peut-être servait-elle à contrebuter la partie arrière du monument dont les piliers sont plus minces que les antérieurs.

L’allée couverte de Wéris II a été érigée au Néolithique récent, au cours de la première moitié du troisième millénaire avant notre ère (sur base de deux dates carbone 14 calibrées).

Les ossements humains trouvés à Wéris II appartiennent au moins à une dizaine de défunts de tous âges : adultes jeunes et mûrs, adolescent et petits enfants. Le matériel archéologique indique deux phases d'utilisation du site. Quelques documents dont une superbe pointe de flèche à pédoncule sont néolithiques ; ils proviennent sans doute du mobilier funéraire déposé par les constructeurs-utilisateurs de la sépulture collective. Des tessons décorés en arêtes de poisson par poinçonnage provenant de vases à profil en S du groupe des All-over-ornamented beakers, typiques de la civilisation des gobelets, pourraient correspondre à une réutilisation du monument.

Un menhir annexe se trouvait du côté extérieur du premier pilier droit comme semble en attester une couronne irrégulière de blocs calcaires évoquant des pierres de calage.

Les 5 menhirs voisins

Les 5 menhirs vus depuis le sud.

Les 5 menhirs vus depuis le sud.

Cinq grands menhirs couchés ont été trouvés à environ vingt-cinq mètres à l'est de l'allée couverte Wéris II, trois dès 1888 et deux en 1986 lors de travaux du Service national des fouilles. Ils ont, semble-t-il, été renversés et enfouis vers le 16e siècle. Ils s'alignent plus ou moins régulièrement sur une ligne sud-nord. Quatre d'entre eux ont pu être redressés en avril 1997, sur base des informations fournies par les fouilles, c’est-à-dire la présence de pierres de calage et, par endroits de traces de fonds de fosses d’érection.

Pour en savoir plus

Article non dispo­nible.

Hubert F., 1987. Les menhirs de l'allée couverte II de Wéris (comm. de Durbuy), Archaeologia Belgica, n.s., III - 1987 - 3, p. 77-82.

Article non dispo­nible.

Toussaint M., Becker A. et Hubert F., 1996. Fouilles 1996 à l'allée couverte d'Oppagne, ou "Wéris II", à Durbuy (province de Luxembourg), Notae Praehistoricae, 16, p. 197-208.
Vignette de la première page de l'article.
Toussaint M., Frébutte C., Hubert F. et Dewamme E., 1997. Campagne de fouilles 1997 à l'allée couverte "Wéris II" (Durbuy, province de Luxembourg), Notae Praehistoricae, 17 : 185-193.